| Titre : |
À la recherche d'une danse moderne : Rudolf Laban, Mary Wigman |
| Type de document : |
texte imprimé |
| Auteurs : |
Isabelle Launay (1962-....), Auteur |
| Editeur : |
Paris : Chiron |
| Année de publication : |
1997 |
| Collection : |
Art nomade (Paris), ISSN 1158-9043 |
| Importance : |
287 p. |
| Présentation : |
couv. ill. |
| Format : |
24 cm |
| ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-7027-0555-1 |
| Prix : |
130 F |
| Note générale : |
Bibliogr. p. 277-288 |
| Langues : |
Français (fre) |
| Mots-clés : |
une danse les danses sociales Le tango le parallélisme les pas ethnosociologues, |
| Index. décimale : |
793.3- Chorégraphie |
| Résumé : |
L'auteur du Dictionnaire raisonné de la politesse et du savoir-vivre (Paris, Seuil,
1996), nous donne là deux ouvrages qui viennent compléter sa recherche sur le sujet.
Le premier est un petit livre clair qui montre comment, sans la politesse, aucune
vie sociale ne serait possible. Celle-ci se fonde non seulement sur un système de
signes complexe qui signale le refoulement de l'agressivité et le respect des
hiérarchies établies, en assurant la cohésion sociale dans le retrait de soi pour autrui
et le groupe, mais elle a également une fonction d'intégration primordiale dans le
respect des codes communs qui scellent l'appartenance et la distinction. Alain
Montandon retrace l'histoire de cette grammaire sociale, dégageant les notions
fondamentales de la politesse et du savoir-vivre, analysant les différents modèles de
comportement et ce que sont les bonnes manières, tout en cherchant à mieux
comprendre son fonctionnement.
Le second est le produit d'un colloque qui s'est tenu au Sénat et dans lequel des
contributeurs de l'Europe entière sont venus présenter des regards croisés sur les us
et coutumes européens sur le terrain du savoir-vivre. Une règle qui s'impose à Paris
peut-être considérée comme irrecevable en Bavière ou en Russie. Et
réciproquement. Les textes portent sur des périodes différentes (du xvie au xixe
siècle). Il s'agit d'un ouvrage tout à fait passionnant pour faire avancer une
anthropologie de l 'interculturel.
Anne Décoret
Isabelle Launay, A la recherche d 'une danse moderne, Rudolf Laban et
Mary Wigman, Paris, Chiron, coll. « Art nomade », dirigée par Michel
Bernard, 1997, 288 p. dont 12 de bibliographie.
il s'agit là d'un très beau livre dans lequel je pénètre d'autant mieux que j'ai lu.
la semaine passée, l'ouvrage d'Olivier Marmin. Diagonales de la danse (Paris,
L'Harmattan, 1997). L'intérêt du livre d'Isabelle Launay est son organisation, sa
structuration intellectuelle. Ce doit être une thèse retravaillée.
La première partie « Danse, histoire, modernité » compte 50 pages où
énormément de choses mériteraient le commentaire. Il s'agit d'une tentative de
construire une théorie de la danse contemporaine. Rupture et continuité ; invention,
reproduction... Isabelle Launay tourne, sans le connaître, autour du concept de
moment. En gros, ce qu'elle dit, c'est qu'il faut faire une ethno -histoire du moment
de la danse moderne (ce sont mes mots à moi). Les parties suivantes sont consacrées
à Laban puis à Wigman. Lorsque l'on est mal informé sur la genèse de la danse
contemporaine, on apprend beaucoup de choses. Laban était pour moi un auteur
assez mystérieux que je ne parvenais pas à replacer dans son contexte. Le livre
d'Isabelle Launay y aide. J'ai apprécié d'apprendre que Laban entre dans la danse
Comptes rendus 137
par le folklore et les danses sociales qu'il veut transsubstancier. Cela montre
l'importance des danses de société comme creuset où prend son énergie cette
création de la « danse moderne ».
Ce livre montre la nécessité de développer la théorie des moments dans la
construction d'une théorie de la danse. Le livre d'Isabelle Launay y invite. Elle pose
énormément de problèmes pertinents sur la question de construire l'histoire du corps
ou l'histoire de la danse. Elle cite Hubert Godard qui, lui aussi, tourne autour de la
notion de « moment » sans parvenir à conceptualiser vraiment ce dont il veut parler.
En gros, leur problème, c'est le même et l'autre dans le mouvement: un
mouvement, même s'il peut paraître identique à un autre ne l'est pas du fait qu'il est
produit dans une période différente et donc qu'il se contextualise différemment.
Passionnante question : qu'est-ce qui reste identique ? Qu'est-ce qui, au contraire,
est différent dans les gestes quotidiens que nous vivons ?
Rémi Hess
Le tango, une mode qui dure depuis un siècle...
Signalons quatre ouvrages qui montrent l'actualité du tango, un siècle après son
invention.
En effet, on peut se demander si ce n'est pas vers 1896-1897 que s'est réellement
inventé le tango que nous connaissons. Plus qu'une mode, le tango est une
expression du désir, de l'amour et de la mort, une première tentative pour rétablir
une certaine égalité des sexes, dans le parallélisme des pas : une passion qui aura
saisi des centaines de millions d'hommes et de femmes à travers le monde, quel que
soit leur âge. Né à Buenos Aires au cours de la dernière décennie du xixe siècle, le
tango conserve une incroyable vitalité depuis plus de cent ans : en témoignent, par
exemple, les derniers ouvrages parus en français :
Tango i de Simon Collier, Artemis Cooper, Maria Susana Azzi, Richard
Martin, avec des photos de Ken Haas (Éditions de La Martinière, 1995 ; l'ouvrage
est paru simultanément en anglais et en allemand) raconte, de façon chronologique
en 200 pages abondamment illustrées, les secrets de cette pérennité à travers des
portraits, des anecdotes, et des textes de tango chantés : il surprendra et séduira tous
ceux qui ressentent toujours quelque part en eux une certaine fascination pour cette
danse emblématique, faite d'amour et de conquête. Les auteurs sont connus comme
anthropologues (Maria Susana Azzi est l'auteur d'une solide anthropologie du tango
parue à Buenos Aires).
Tango nomade, ouvrage collectif sous la direction de Ramon Pelinski. édition
en français de Pierre Monette (Montréal, Triptyque, 1995, 469 pages). Ce livre
présente le tango à travers son accueil dans différents pays : France, Italie, Espagne,
Pays nordiques, Grèce, Japon, Canada, États-Unis. Une douzaine de collaborateurs
ont participé à cet ouvrage passionnant qui montre le sens différent du tango suivant
les pays. On peut regretter que les formes de la danse y soient peu décrites, si ce
n'est dans l'excellent chapitre sur le Japon
Le tango, de Rémi Hess est publié dans la collection « Que sais-je ? » (Paris,
Presses universitaires de France, 128 pages, 1996). Ce livre, qui s'organise en trois
parties la danse, la musique, la culture tango est d'une grande érudition. U fait le
point sur toute la littérature tango. Très original, ce livre s'appuie sur une expérience
de l'auteur dans la pratique du tango argentin et montre que le tango est un
laboratoire d'exploration unique de l'expérience du couple. Rémi Hess souligne la
place du tango argentin comme objet des sciences sociales (depuis 1910, 250 livres
ont été publiés sur cette danse) ; il explore le tango dans le cinéma, le théâtre, |
À la recherche d'une danse moderne : Rudolf Laban, Mary Wigman [texte imprimé] / Isabelle Launay (1962-....), Auteur . - Paris : Chiron, 1997 . - 287 p. : couv. ill. ; 24 cm. - ( Art nomade (Paris), ISSN 1158-9043) . ISBN : 978-2-7027-0555-1 : 130 F Bibliogr. p. 277-288 Langues : Français ( fre)
| Mots-clés : |
une danse les danses sociales Le tango le parallélisme les pas ethnosociologues, |
| Index. décimale : |
793.3- Chorégraphie |
| Résumé : |
L'auteur du Dictionnaire raisonné de la politesse et du savoir-vivre (Paris, Seuil,
1996), nous donne là deux ouvrages qui viennent compléter sa recherche sur le sujet.
Le premier est un petit livre clair qui montre comment, sans la politesse, aucune
vie sociale ne serait possible. Celle-ci se fonde non seulement sur un système de
signes complexe qui signale le refoulement de l'agressivité et le respect des
hiérarchies établies, en assurant la cohésion sociale dans le retrait de soi pour autrui
et le groupe, mais elle a également une fonction d'intégration primordiale dans le
respect des codes communs qui scellent l'appartenance et la distinction. Alain
Montandon retrace l'histoire de cette grammaire sociale, dégageant les notions
fondamentales de la politesse et du savoir-vivre, analysant les différents modèles de
comportement et ce que sont les bonnes manières, tout en cherchant à mieux
comprendre son fonctionnement.
Le second est le produit d'un colloque qui s'est tenu au Sénat et dans lequel des
contributeurs de l'Europe entière sont venus présenter des regards croisés sur les us
et coutumes européens sur le terrain du savoir-vivre. Une règle qui s'impose à Paris
peut-être considérée comme irrecevable en Bavière ou en Russie. Et
réciproquement. Les textes portent sur des périodes différentes (du xvie au xixe
siècle). Il s'agit d'un ouvrage tout à fait passionnant pour faire avancer une
anthropologie de l 'interculturel.
Anne Décoret
Isabelle Launay, A la recherche d 'une danse moderne, Rudolf Laban et
Mary Wigman, Paris, Chiron, coll. « Art nomade », dirigée par Michel
Bernard, 1997, 288 p. dont 12 de bibliographie.
il s'agit là d'un très beau livre dans lequel je pénètre d'autant mieux que j'ai lu.
la semaine passée, l'ouvrage d'Olivier Marmin. Diagonales de la danse (Paris,
L'Harmattan, 1997). L'intérêt du livre d'Isabelle Launay est son organisation, sa
structuration intellectuelle. Ce doit être une thèse retravaillée.
La première partie « Danse, histoire, modernité » compte 50 pages où
énormément de choses mériteraient le commentaire. Il s'agit d'une tentative de
construire une théorie de la danse contemporaine. Rupture et continuité ; invention,
reproduction... Isabelle Launay tourne, sans le connaître, autour du concept de
moment. En gros, ce qu'elle dit, c'est qu'il faut faire une ethno -histoire du moment
de la danse moderne (ce sont mes mots à moi). Les parties suivantes sont consacrées
à Laban puis à Wigman. Lorsque l'on est mal informé sur la genèse de la danse
contemporaine, on apprend beaucoup de choses. Laban était pour moi un auteur
assez mystérieux que je ne parvenais pas à replacer dans son contexte. Le livre
d'Isabelle Launay y aide. J'ai apprécié d'apprendre que Laban entre dans la danse
Comptes rendus 137
par le folklore et les danses sociales qu'il veut transsubstancier. Cela montre
l'importance des danses de société comme creuset où prend son énergie cette
création de la « danse moderne ».
Ce livre montre la nécessité de développer la théorie des moments dans la
construction d'une théorie de la danse. Le livre d'Isabelle Launay y invite. Elle pose
énormément de problèmes pertinents sur la question de construire l'histoire du corps
ou l'histoire de la danse. Elle cite Hubert Godard qui, lui aussi, tourne autour de la
notion de « moment » sans parvenir à conceptualiser vraiment ce dont il veut parler.
En gros, leur problème, c'est le même et l'autre dans le mouvement: un
mouvement, même s'il peut paraître identique à un autre ne l'est pas du fait qu'il est
produit dans une période différente et donc qu'il se contextualise différemment.
Passionnante question : qu'est-ce qui reste identique ? Qu'est-ce qui, au contraire,
est différent dans les gestes quotidiens que nous vivons ?
Rémi Hess
Le tango, une mode qui dure depuis un siècle...
Signalons quatre ouvrages qui montrent l'actualité du tango, un siècle après son
invention.
En effet, on peut se demander si ce n'est pas vers 1896-1897 que s'est réellement
inventé le tango que nous connaissons. Plus qu'une mode, le tango est une
expression du désir, de l'amour et de la mort, une première tentative pour rétablir
une certaine égalité des sexes, dans le parallélisme des pas : une passion qui aura
saisi des centaines de millions d'hommes et de femmes à travers le monde, quel que
soit leur âge. Né à Buenos Aires au cours de la dernière décennie du xixe siècle, le
tango conserve une incroyable vitalité depuis plus de cent ans : en témoignent, par
exemple, les derniers ouvrages parus en français :
Tango i de Simon Collier, Artemis Cooper, Maria Susana Azzi, Richard
Martin, avec des photos de Ken Haas (Éditions de La Martinière, 1995 ; l'ouvrage
est paru simultanément en anglais et en allemand) raconte, de façon chronologique
en 200 pages abondamment illustrées, les secrets de cette pérennité à travers des
portraits, des anecdotes, et des textes de tango chantés : il surprendra et séduira tous
ceux qui ressentent toujours quelque part en eux une certaine fascination pour cette
danse emblématique, faite d'amour et de conquête. Les auteurs sont connus comme
anthropologues (Maria Susana Azzi est l'auteur d'une solide anthropologie du tango
parue à Buenos Aires).
Tango nomade, ouvrage collectif sous la direction de Ramon Pelinski. édition
en français de Pierre Monette (Montréal, Triptyque, 1995, 469 pages). Ce livre
présente le tango à travers son accueil dans différents pays : France, Italie, Espagne,
Pays nordiques, Grèce, Japon, Canada, États-Unis. Une douzaine de collaborateurs
ont participé à cet ouvrage passionnant qui montre le sens différent du tango suivant
les pays. On peut regretter que les formes de la danse y soient peu décrites, si ce
n'est dans l'excellent chapitre sur le Japon
Le tango, de Rémi Hess est publié dans la collection « Que sais-je ? » (Paris,
Presses universitaires de France, 128 pages, 1996). Ce livre, qui s'organise en trois
parties la danse, la musique, la culture tango est d'une grande érudition. U fait le
point sur toute la littérature tango. Très original, ce livre s'appuie sur une expérience
de l'auteur dans la pratique du tango argentin et montre que le tango est un
laboratoire d'exploration unique de l'expérience du couple. Rémi Hess souligne la
place du tango argentin comme objet des sciences sociales (depuis 1910, 250 livres
ont été publiés sur cette danse) ; il explore le tango dans le cinéma, le théâtre, |
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