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La question interculturelle dans le travail social / Gilles Verbunt
Titre : La question interculturelle dans le travail social : repères et perspectives Type de document : texte imprimé Auteurs : Gilles Verbunt (19..-2014), Auteur Editeur : Paris : la Découverte Année de publication : 2004 Collection : Alternatives sociales (Paris), ISSN 1159-8549 Importance : 218 p. Format : 22 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-7071-4321-1 Prix : 18 EUR Note générale : Bibliogr. p 211-213 Langues : Français (fre) Mots-clés : travail sociale modèle français modèle onglon saxon coutume migration dialogue interculturel communication institutionnelle Index. décimale : 300 Résumé : Travailler l’interculturel dans l’intervention socio-éducative fait apparaître un enchevêtrement complexe de questions que l’ouvrage a le mérite de repérer et de différencier, tout en examinant leurs contours.
2Pour mettre en perspective la « question interculturelle », Gilles Verbunt part de deux postulats. Le premier est celui d’un parti pris positif sur les différences culturelles autochtones/étrangers, ou travailleurs sociaux/étrangers. Celles-ci concernent également le rapport des institutions françaises avec les agents exerçant sur le terrain. Le deuxième est celui de l’affirmation que l’interculturel commence avec un effort de connaissance de soi et de sa propre culture. En poussant le point de vue de Gilles Verbunt, on pourrait dire qu’il s’agit, en effet, de nous représenter nous-mêmes comme faisant partie d’une communauté quelconque, parmi toutes les autres. Cette imagination fait alors de nous-mêmes « l’étranger de l’étranger », et cette posture se met à l’épreuve des rencontres réalisées dans l’exercice du travail social.
3A partir de cette mise en perspective, l’auteur dresse un tableau à facettes multiples de l’interculturel dans le travail social. Il décortique tout d’abord la notion d’intégration et nous rappelle avec profit que celle-ci « n’est pas une notion réservée aux seules personnes étrangères, ou d’origine étrangère, elle concerne chacune des personnes vivant en France et constitue l’élément fondateur du pacte social et du "vivre ensemble" ». L’auteur distingue ensuite intégration et assimilation et souligne le rôle des survivances de la colonisation dans les relations sociales. Enfin, il plaide pour une pluralité des appartenances et des lieux d’intégration, celle-ci étant abordée comme un processus au sein d’interactions concrètes, en lien avec les conditions économiques et sociales dans lesquelles elles se jouent.
4A partir de ces processus interactifs complexes et toujours en cours, Gilles Verbunt recense quelques questions de base pour le travailleur social.
5Comment aider à passer des coutumes à la loi ? L’auteur rappelle les contraintes fondamentales du droit français : égalité hommes/femmes, limitation du pouvoir parental, droit à l’intégrité physique ou psychique… Dans les rapports coutumes/droit national, il s’agit bien que la coutume se soumette au droit national. Mais plutôt que d’opposer droit et coutume, il s’agit de construire, pas à pas, un comportement éthique sur des fondements présents dans toutes les cultures. Pas de recette pour cela, mais des repères à prendre au sein des phénomènes comme l’honneur, des sentiments de honte et de culpabilité, des modes de contrôle social par l’environnement ; il s’agit aussi de reconnaître les prises de risque effectives dans ce qui sera vécu et considéré comme des transgressions culturelles et religieuses. Dans ce rapport au droit national, l’auteur plaide pour une naturalisation qui ne soit pas l’achèvement d’un processus d’intégration, mais comme la part d’un processus soutenant cette intégration. Cela amène alors à concevoir un rapport entre travail social et engagement militant ou politique, qui pense à associer tous les citoyens dans l’action sociale qui les concerne.
6Comment, par ailleurs, l’expérience de la migration bouscule-t-elle places, statuts, rôles et représentations ? Le travailleur social œuvre avec des personnes contraintes à des remaniements tant sociaux que psychiques, remaniements se réalisant plus ou moins bien selon les conditions dans lesquels ils prennent place. Les relations hommes/femmes, le rapport à la maternité, aux enfants, au mariage, au corps, à la maladie physique ou mentale, sont quelques-uns des champs où des transformations peuvent s’opérer et qui demandent de la part du travailleur social de savoir écouter et regarder où en est la personne concernée dans le cours de ces transformations ou de ces mutations, sans la fixer à sa culture d’origine, ni l’assimiler à la culture de la société d’accueil.
7Le dialogue interculturel est alors tout d’abord un effort. Effort du côté du travailleur social pour transformer ses représentations sociales, effort pour l’autre à transformer les siennes. Dans la situation multiculturelle de fait, il s’agit de dépasser préjugés et stéréotypes pour favoriser un retour de soi sur soi et de l’autre sur lui-même, et entrer dans une démarche interculturelle.
8Gilles Verbunt décrit et analyse pour terminer les situations interculturelles sensibles où les différences de perception sont vitales à travailler. Les modes d’accès à l’emploi, les façons de gérer l’argent, les manières d’investir l’habitat, les modes de solidarité, le rapport au religieux et les manipulations intégristes, les mariages forcés, l’excision, la polygamie, les divorces/répudiations, les modes d’éducation des enfants et d’exercice de l’autorité, la santé mentale, la mort sont autant de pierres de touche fréquentes dans l’exercice du travail social. Sont discutées alors les adaptations institutionnelles possibles, telles que la discrimination positive, le développement d’une culture du compromis, le travail en partenariat, la médiation et ses conditions, l’apparition de nouvelles figures sociales comme les femmes-relais. L’auteur insiste au final sur l’importance de la formation à l’interculturel.
9On peut regretter le survol parfois hâtif d’un certain nombre de questions évoquées, comme celle de l’excision, de l’ethnopsychiatrie ou du plurilinguisme en France, dont la complexité n’est pas suffisamment soulignée et où travaux et services existants ne sont pas mentionnés. Un certain nombre de données, comme celles concernant les conditions d’entrée et de séjour des étrangers, la naturalisation, l’accès à l’emploi, ou l’état des rapports sociaux aujourd’hui seraient par ailleurs déjà à réactualiser. Il n’en demeure pas moins que l’ouvrage constitue une référence introductive de base, pédagogique, truffée de références bibliographiques récentes permettant au lecteur d’approfondir son approche selon ses besoins particuliers. On en retiendra la complexité de l’approche interculturelle et la posture de base qu’elle exige, par ce retournement initial à effectuer pour entrer dans la relation à l’étranger, paradigme de la relation à l’autre.La question interculturelle dans le travail social : repères et perspectives [texte imprimé] / Gilles Verbunt (19..-2014), Auteur . - Paris : la Découverte, 2004 . - 218 p. ; 22 cm. - (Alternatives sociales (Paris), ISSN 1159-8549) .
ISBN : 978-2-7071-4321-1 : 18 EUR
Bibliogr. p 211-213
Langues : Français (fre)
Mots-clés : travail sociale modèle français modèle onglon saxon coutume migration dialogue interculturel communication institutionnelle Index. décimale : 300 Résumé : Travailler l’interculturel dans l’intervention socio-éducative fait apparaître un enchevêtrement complexe de questions que l’ouvrage a le mérite de repérer et de différencier, tout en examinant leurs contours.
2Pour mettre en perspective la « question interculturelle », Gilles Verbunt part de deux postulats. Le premier est celui d’un parti pris positif sur les différences culturelles autochtones/étrangers, ou travailleurs sociaux/étrangers. Celles-ci concernent également le rapport des institutions françaises avec les agents exerçant sur le terrain. Le deuxième est celui de l’affirmation que l’interculturel commence avec un effort de connaissance de soi et de sa propre culture. En poussant le point de vue de Gilles Verbunt, on pourrait dire qu’il s’agit, en effet, de nous représenter nous-mêmes comme faisant partie d’une communauté quelconque, parmi toutes les autres. Cette imagination fait alors de nous-mêmes « l’étranger de l’étranger », et cette posture se met à l’épreuve des rencontres réalisées dans l’exercice du travail social.
3A partir de cette mise en perspective, l’auteur dresse un tableau à facettes multiples de l’interculturel dans le travail social. Il décortique tout d’abord la notion d’intégration et nous rappelle avec profit que celle-ci « n’est pas une notion réservée aux seules personnes étrangères, ou d’origine étrangère, elle concerne chacune des personnes vivant en France et constitue l’élément fondateur du pacte social et du "vivre ensemble" ». L’auteur distingue ensuite intégration et assimilation et souligne le rôle des survivances de la colonisation dans les relations sociales. Enfin, il plaide pour une pluralité des appartenances et des lieux d’intégration, celle-ci étant abordée comme un processus au sein d’interactions concrètes, en lien avec les conditions économiques et sociales dans lesquelles elles se jouent.
4A partir de ces processus interactifs complexes et toujours en cours, Gilles Verbunt recense quelques questions de base pour le travailleur social.
5Comment aider à passer des coutumes à la loi ? L’auteur rappelle les contraintes fondamentales du droit français : égalité hommes/femmes, limitation du pouvoir parental, droit à l’intégrité physique ou psychique… Dans les rapports coutumes/droit national, il s’agit bien que la coutume se soumette au droit national. Mais plutôt que d’opposer droit et coutume, il s’agit de construire, pas à pas, un comportement éthique sur des fondements présents dans toutes les cultures. Pas de recette pour cela, mais des repères à prendre au sein des phénomènes comme l’honneur, des sentiments de honte et de culpabilité, des modes de contrôle social par l’environnement ; il s’agit aussi de reconnaître les prises de risque effectives dans ce qui sera vécu et considéré comme des transgressions culturelles et religieuses. Dans ce rapport au droit national, l’auteur plaide pour une naturalisation qui ne soit pas l’achèvement d’un processus d’intégration, mais comme la part d’un processus soutenant cette intégration. Cela amène alors à concevoir un rapport entre travail social et engagement militant ou politique, qui pense à associer tous les citoyens dans l’action sociale qui les concerne.
6Comment, par ailleurs, l’expérience de la migration bouscule-t-elle places, statuts, rôles et représentations ? Le travailleur social œuvre avec des personnes contraintes à des remaniements tant sociaux que psychiques, remaniements se réalisant plus ou moins bien selon les conditions dans lesquels ils prennent place. Les relations hommes/femmes, le rapport à la maternité, aux enfants, au mariage, au corps, à la maladie physique ou mentale, sont quelques-uns des champs où des transformations peuvent s’opérer et qui demandent de la part du travailleur social de savoir écouter et regarder où en est la personne concernée dans le cours de ces transformations ou de ces mutations, sans la fixer à sa culture d’origine, ni l’assimiler à la culture de la société d’accueil.
7Le dialogue interculturel est alors tout d’abord un effort. Effort du côté du travailleur social pour transformer ses représentations sociales, effort pour l’autre à transformer les siennes. Dans la situation multiculturelle de fait, il s’agit de dépasser préjugés et stéréotypes pour favoriser un retour de soi sur soi et de l’autre sur lui-même, et entrer dans une démarche interculturelle.
8Gilles Verbunt décrit et analyse pour terminer les situations interculturelles sensibles où les différences de perception sont vitales à travailler. Les modes d’accès à l’emploi, les façons de gérer l’argent, les manières d’investir l’habitat, les modes de solidarité, le rapport au religieux et les manipulations intégristes, les mariages forcés, l’excision, la polygamie, les divorces/répudiations, les modes d’éducation des enfants et d’exercice de l’autorité, la santé mentale, la mort sont autant de pierres de touche fréquentes dans l’exercice du travail social. Sont discutées alors les adaptations institutionnelles possibles, telles que la discrimination positive, le développement d’une culture du compromis, le travail en partenariat, la médiation et ses conditions, l’apparition de nouvelles figures sociales comme les femmes-relais. L’auteur insiste au final sur l’importance de la formation à l’interculturel.
9On peut regretter le survol parfois hâtif d’un certain nombre de questions évoquées, comme celle de l’excision, de l’ethnopsychiatrie ou du plurilinguisme en France, dont la complexité n’est pas suffisamment soulignée et où travaux et services existants ne sont pas mentionnés. Un certain nombre de données, comme celles concernant les conditions d’entrée et de séjour des étrangers, la naturalisation, l’accès à l’emploi, ou l’état des rapports sociaux aujourd’hui seraient par ailleurs déjà à réactualiser. Il n’en demeure pas moins que l’ouvrage constitue une référence introductive de base, pédagogique, truffée de références bibliographiques récentes permettant au lecteur d’approfondir son approche selon ses besoins particuliers. On en retiendra la complexité de l’approche interculturelle et la posture de base qu’elle exige, par ce retournement initial à effectuer pour entrer dans la relation à l’étranger, paradigme de la relation à l’autre.Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité FSS3403 300-79.1 Ouvrage Faculté des Sciences Sociales 300 - Sciences sociales Disponible